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vendredi 19 juin 2009

Les raisons de notre détermination.

"On" nous demande parfois, à Claude Yeiwene et moi, pourquoi une telle détermination? "On" ne trouve pas ça normal ("Y'a murène sous patate"), "on" nous parle de notre santé, de l’histoire du pot de terre contre le pot de fer, de la vanité de certains combats. Bref, "on" ne comprend pas.

A vrai dire, c’est tellement évident pour nous que la question ne se pose plus, mais nous comprenons que, pour une personne extérieure à notre quotidien professionnel, nos motivations puissent ne pas être claires, surtout avec les écrans de fumée disposés de ci et de là par nos adversaires.

Alors voici quelques premiers éléments de réponse à ce sujet.

En premier lieu, c’est une simple question de survie : nous sommes attaqués sur notre lieu de travail et nous protégeons notre "gagne-pain", parce que nous avons une spécialisation et que les débouchés sont réduits en Nouvelle-Calédonie, surtout, avec notre profil de "guerriers" ou d'"emmerdeurs" selon le point de vue. Nous n’avons donc qu’un choix limité sur un plan professionnel, ce qui n’est pas le cas de nos adversaires qui pour la plupart, n’ont pas "la" vocation, du moins, pas la même.

En second lieu, nous estimons que notre combat est légitime : le syndicalisme a sa place dans la constitution française et nous avons le droit avec nous. Nos actions correspondent en effet toujours à des demandes de respect du droit, et non pas à la création de droits nouveaux ou de passe-droits (notre cahier de revendications l'atteste: ce n'est pas la liste au père Noël de certains!), ce qui n’est pas le cas de nos adversaires.

Enfin, et surtout finalement à bien y réfléchir, nous avons la prétention de faire notre travail correctement, dans le respect de la déontologie des archivistes. C’est encore une fois loin d’être le cas de la plupart de nos collègues, pour certains adversaires.

Or, le service des archives ne conserve pas que « des vieux papiers » comme le pense la plupart de nos concitoyens. On y trouve en effet la production, parfois très récente, de toutes les administrations d’aujourd’hui : les informations généalogiques (actes d’état civil, actes coutumiers), médicales (dossiers médicaux), judiciaires (minutes et dossiers de procédures), fiscales (déclarations), etc.

Si ça ne dérange personne, dans ce pays, que ces informations confidentielles soient entre les mains d’agents pour certains sans grande conscience professionnelle qui, de plus, se fichent éperdument de règles qu’ils ne connaissent d’ailleurs pas ou semblent découvrir quand on leur les rappelle (mais après tout, le chef de service n'est-il pas en situation illégale depuis 9 ans?), soit! Après tout, libre à chacun de réagir comme il l'entend avec les informations qui le concerne! Mais nous, ça nous pose un problème, et pas que pour nos poires. Après, chacun voit midi à sa porte!

Certains trouveront nos propos scandaleux. Ce qui est scandaleux, c'est les pratiques dénoncées par nous en toute impunité: un pays ne se construit pas dans la confusion des genres!

Et à ceux qui nous "admirent" et nous félicitent pour notre combat de tous les jours depuis 15 ans, nous répondrons que nous n'avons pas grand mérite, puisque notre nature nous interdit d'agir autrement: ce n'est donc pas comme si nous accomplissions un acte héroïque! En revanche, fermer les yeux sur ce que nous savons nous demanderait des efforts impossibles et d'ailleurs illégaux: c'est pourquoi, plutôt que de la fermer, nous l'ouvrons! Plutôt Moulin que Papon donc...

Nicolas Dubuisson

Responsable CSTNC Administration générale

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