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dimanche 7 juin 2009

Bilan médical sommaire de ma grève de la faim.

Ceux qui me soutiennent m’interrogent régulièrement sur mon état de santé : ce billet a pour principal objet de les rassurer. Il découragera certainement le fan club du squatteur occupant le poste de chef du service des archives (qui me croit sans doute en train d'agoniser) et j’en suis bien ravi.

Je commencerai par préciser que je n'ai pas entamé ma grève de la faim sans avis médical et sans m’être renseigné très sérieusement : il s’agit d’une démarche dangereuse lorsqu’on la pratique avec détermination et certains grévistes en sont décédés au bout de quelques semaines (parfois deux).

On sait aujourd’hui que dans des conditions normales, un être humain en bonne santé peut « tenir » une semaine sans boire et environ deux-trois semaines sans manger (mais en buvant). Passé ces délais, c’est la mort ou le coma, faute par exemple pour le cerveau d’être alimenté en glucides. Je ne suis pas médecin, mais j’ai la chance d’être bien entouré et ai de plus pu lire une excellente thèse sur les grèves de la faim avant commencer la mienne (que ceux que ça intéresse me donne leur adresse email pour que je leur envoie le fichier PDF).

J’ai commencé ma grève le 5 mai 2009 : ça fait donc plus d’un mois qu’elle dure. J’ai perdu environ un kilo par jour la première semaine (la norme est d’environ huit cents grammes) puis un peu moins de deux cents grammes par jours ensuite (la moyenne est d’environ deux cent cinquante grammes). Lorsque j’ai compris que le complément que je prenais de temps en temps, sur avis médical et pour alimenter mon cerveau, m’empêchait de maigrir, je m’en suis passé, afin de « vivre sur mes réserves » au maximum. Je n’ai pris ce complément que lorsque j’avais des malaises : j’ai la chance de pouvoir sentir arriver les étourdissements et de gérer assez bien mon stock d’énergie.

Je suis aujourd’hui arrivé à un stade critique où je consomme juste ce qu’il faut à mon cerveau pour continuer à fonctionner correctement (parce que j’en ai besoin pour la poursuite du combat qui m’est imposé), en restant toutefois en dessous des doses nécessaires à mon organisme, de façon à continuer à maigrir : ma grève de la faim, qui a été pratiquement totale durant le premier mois, est aujourd’hui dite "sélective", puisque consomme le strict nécessaire à survie (merci à Philippe, mon pharmacien de quartier, pour sa contribution "en signe de solidarité"). J’ai perdu près de quinze kilos et je pense pouvoir en perdre dix de plus, mais je dois avouer que mon médecin ne partage pas cet avis: on peut donc dire que ma situation est préoccupante sans être catastrophique.

J’ajoute d’ailleurs que si je ressens la plupart des conséquences découlant d’une grève de la faim (et en particulier la fatigue et l’insomnie : je ne dors presque plus la nuit et dois donc compenser la journée), je ne suis pratiquement pas affecté par le sentiment qui caractérise les grévistes habituellement –la tristesse- mais c’est sans doute parce que je tire une bonne partie de mon énergie de la colère générée par la situation professionnelle ubuesque dans laquelle je suis maintenu depuis des années…

J'espère que ces précisions rassureront ceux qui me soutiennent et que je remercie vivement: je ne suis pas suicidaire, loin de là, et je pense être connu pour être un homme réfléchi. Je ne fais pas une grève de la faim pour le plaisir ou pour mourir mais pour faciliter la circulation des informations relatives à cette situation scandaleuse qui passe inaperçue depuis des années, et comme la plupart des grévistes de la faim, pour vivre mieux !

En résumé, je sais ce que je fais et malgré mon état de fatigue, j'ai la foi de celui qui sait qu'il a raison...

Nicolas Dubuisson

Responsable CSTNC Administration générale

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