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mardi 4 août 2009

Honduras : après le coup d’État, des violations flagrantes des droits humains et syndicaux.

CONFÉDÉRATION SYNDICALE INTERNATIONALE (CSI)

CSI en ligne

124/310709

Honduras : Après le coup d’État, des violations flagrantes des droits humains et syndicaux

Bruxelles, 31 juillet 2009 : La Confédération syndicale internationale (CSI) réitère sa condamnation sans ambages du coup d’État militaire survenu au Honduras le 28 juin 2009, qui a eu pour principale motivation la séquestration, la destitution et l’expulsion du pays du président Manuel Zelaya Rosales. Cette nouvelle déclaration fait suite à la condamnation prononcée conjointement avec la Confédération syndicale des travailleuses et travailleurs des Amériques (CSA), le 8 juillet 2009 (
http://www.ituc-csi.org/IMG/pdf/Resolucion_Honduras_CE_de_la_CSA_-_EN.pdf ).

Le coup d’État a suscité une vague de protestation massive à l’échelle internationale, tant au niveau politique que syndical. La communauté internationale, à travers l’Assemblée générale des Nations unies et l’Organisation des États américains (OEA), a exprimé sa condamnation et son rejet du coup d’État militaire et a demandé unanimement et sans ambages le retour à l’ordre constitutionnel et le respect de l’État de droit, moyennant le rétablissement dans ses fonctions de Manuel Zelaya, président légitime du Honduras.

Ce nonobstant et malgré la pression exercée sur le gouvernement de facto de Micheletti, y compris la suspension du Honduras de la Charte démocratique interaméricaine de l’OEA décrétée au lendemain du coup d’État du 28 juin 2009, la suspension de l’aide économique et militaire des États-Unis et la révocation des visas de quatre des principaux putschistes, la situation n’a toujours pas pu être résolue, cependant que la médiation du président costaricain Oscar Arias et l’Accord de San José pour la réconciliation nationale et le renforcement de la démocratie au Honduras, présenté aux parties le 22 juillet, n’ont toujours pas produit le moindre résultat.

Les rapports émanant du Honduras depuis le putsch militaire ont relevé une succession d’atteintes graves aux droits humains, y compris au moins 8 assassinats, plus de 150 arrestations, des attaques avec coups et blessures, des menaces incessantes, des atteintes à la liberté d’expression et d’information et des restrictions à la liberté de mouvement, le tout dans un contexte de persécution politique flagrante qui vise, au premier chef, les dirigeants politiques et syndicaux, les défenseurs des droits humains, les dirigeants d’organisations à vocation sociale, les journalistes et les ressortissants étrangers, entre autres. De nombreux membres de l’opposition populaire au putsch ont subi une répression brutale aux mains des militaires et d’agents de la police nationale. Parmi eux figurent des paysans, des ouvriers, des étudiants, des maîtresses de maison, des institutrices et des vendeurs ambulants, entre autres. La police et l’armée ont arrêté 250 personnes qui avaient formé un barrage routier dans la localité d’Olancho pour protester contre le régime instauré par les putschistes et exiger le retour du pays à l’ordre démocratique.

En l’absence du moindre signe augurant d’un rétablissement prochain de l’ordre constitutionnel, la CSI demande à l’ONU, à l’OEA, à l’Union européenne, aux gouvernements et à la communauté internationale en général de prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour :

* Réaffirmer leur condamnation du coup d’État et insister de façon plus énergique sur le prompt rétablissement de Manuel Zelaya, président constitutionnel du Honduras et le retour du pays à la démocratie ;
* Réaffirmer la suspension des relations diplomatiques et de toute aide économique financière au régime de facto ;
* Méconnaître l’ensemble des mesures, décrets et dispositions institués par le gouvernement de facto ;
* Instituer toutes les mesures nécessaires pour garantir le respect des droits humains et syndicaux ;
* Soutenir la décision de l’Union européenne de suspendre les négociations de l’Accord d’association avec l’Amérique centrale, et ce, jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays ;
* Soutenir de toutes les façons possibles la prochaine mission internationale CSI/CSA de solidarité avec nos trois affiliées honduriennes, nommément la CUTH, la CTH et la CGT.

La CSI représente 170 millions de travailleurs au sein de 312 organisations affiliées nationales dans 157 pays.

Site Web :
http://www.ituc-csi.org http://www.youtube.com/ITUCCSI

Pour de plus amples informations, veuillez contacter le Service Presse de la CSI au : +32 2 224 0204 ou au +32 476 621 018.

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