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mercredi 2 septembre 2009

Harcèlement moral: "La Fouine" et Cie au secours du "Bernard l'ermite".

En 2000, afin de nommer chef du service des Archives un agent contractuel qui allait occuper durant 9 ans le poste, en dépit de plusieurs décisions de justice administrative -contre vents et marées donc- le gouvernement venait de modifier le texte précisant la condition de diplôme nécessaire pour être nommé chef du service des archives, par l’arrêté n° 99-237/GNC du 12 août 1999, en ajoutant des diplômes généraux « n’ayant aucune finalité technique et professionnelle spécialisée » (Dixit le tribunal administratif!).

Il convient ici de préciser que l’archivistique appliquée en Nouvelle-Calédonie est évidemment française et qu’en tant que telle, elle implique une formation de base en histoire, complétée d’une formation technico-professionnelle, spécialisée donc, ce qui semble assez aisé à comprendre… Comme dans tout service d’archives de France et de Navarre, donc, mais il est vrai que la Nouvelle-Calédonie n’est ni la France , ni la Navarre !

En 2000 donc, il m’est arrivé plusieurs non-évènements que je vais néanmoins rapporter ici, pour la petite histoire, parce qu’ils sont amusants (pour moi en tout cas) et révélateurs de certains travers de la nature humaine...

Un jour où j’étais sur le parking de l’université de Magenta, en compagnie d’un ami kanak, que nous appellerons Olivier, sur le point de rejoindre la salle où allait être donnée une conférence en histoire par un spécialiste métropolitain, j’entendis soudain une petite voix m’appeler. Quelle ne fut pas ma surprise d’apercevoir, non loin de là, qui me regardait, un historien local connu pour ses engagements passés (lesquels l’ont amené à pas grand-chose pour être honnête, et son comportement en est, à mon avis, grandement responsable). Surpris, parce qu’en 1995, nous appartenions à deux clans opposés d’un groupuscule dénommé « Génération calédonienne » : lui jouait le tireur de ficelles de l’ombre pendant que moi je faisais partie des jeunes cons qui y croyaient… Il y avait toujours des séquelles, d’où la prudence de son appel sans doute.

Cet individu, que j’avais ainsi indirectement traîné en justice suite à une histoire de trac anonyme mettant en cause ma probité « troudbalienne » (© Francky Lewis), me tint à peu près ce langage, résumé ici :

« Je sais que tu ne vas pas être content, mais Déwé m’a supplié de prendre le poste de chef du service des Archives. Je lui ai dit que je voulais bien, mais le problème, c’est que si je quitte mon poste d’enseignant de la Rivière-salée , je perds la prime, donc, pour compenser, il me faut la maison du gardien des Archives et je vais demander à Yves de ne pas trop faire de frais parce qu’il va devoir partir ». Yves, c’était le collègue à qui venait d’être affectée la maison du gardien, précédemment occupée par l’ancien chef de service. La prime, c'est celle attribuée à ces enseignants qui chaque jour, risque la mort, dans des quartiers à haut-risque, enfin vous savez bien, ceux où on trouve de véritables tueurs en culotte courte...

Je lui ai simplement répondu : « Tu sais très bien que je contesterai toute nomination abusive et sauf erreur, tu n’as pas les titres requis. »

Notre entretien s’est vite terminé, j’ai rejoint l’ami avec qui j’avais rendez-vous et à qui j’ai bien entendu raconté la déclaration du « candidat » au poste de chef du service des Archives.

Le lendemain matin, à peine arrivé au service, j’allais voir le fameux Yves pour lui raconter l’anecdote. Yves me dit : « je sais, il m’a appelé hier soir pour me dire la même chose ».

A cette époque, je devais partir à Marseille pour un congrès syndical. Je me doutais bien qu’il y avait des chances pour que le gouvernement nouvellement installé en profite pour diffuser la vacance de poste de chef du service des Archives. C’est ce qui s’est passé ! Ce n’était pas grave, parce que j’avais remis un dossier complet à mon camarade Claude Yeiwene, et à d’autres... De plus, je suis rentré deux jours avant le dernier délai, bien sûr inconnu à mon départ. J’ai donc pu poser ma candidature, ce qui m’a donné l’indispensable intérêt à agir pour ester en justice, et faire annuler les deux textes pris par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie : celui ajoutant des diplômes « n’ayant aucune finalité technique et professionnelle spécialisée» à la liste légitime et celui nommant un agent contractuel chef du service des Archives..

Pour en revenir à notre candidat évoqué plus haut, ce fut ce qu’il est d’usage d’appeler « un candidat malheureux » : ce n’est pas lui qui fut l’élu (et il ne fut jamais élu nulle part d’ailleurs), sans doute parce que ce qu’il racontait à chaque coin de rue correspondait très certainement à un désir profond, mais pas à la réalité. Peu après mon retour de Marseille, j’eus de nouveau la surprise de l’entendre, cette fois-ci m’implorer, au téléphone, de faire un recours pour … faire annuler la nomination de l’agent contractuel retenu, parce que lui, il était fonctionnaire et patati et patata... Lorsque je lui ai répondu du tac au tac : « Et pourquoi tu ne le ferais pas le recours ? », il m’a rétorqué: « Je ne peux pas, Déwé a signé l’acte et c’est une amie. » Je lui dis que de toute manière, le recours était prêt et que fort heureusement, je ne l'avais pas attendu pour le préparer…

Pour ma part, j’ai du respect pour Déwé, ce qui ne m’a pas empêché de faire annuler l'inacceptable: ces deux textes, puis, pour détournement de pouvoir, la scandaleuse suppression de la condition de diplômes survenue en 2007… Parce qu’il ne faut pas confondre « respect » et « couardise » : c’est pas pareil.

Le pire c’est que ce monsieur considérait à l’époque que tous les postes qui l’intéressaient lui revenaient de droit au motif qu’à une certaine époque, il avait bidouillé dans le milieu politique. Bref, la même pathologie que l’agent contractuel qui a squatté durant 9 ans le poste d’un fonctionnaire spécialiste.

Au fait, connaissez-vous le surnom de ce candidat malheureux du temps où il faisait de la politique ? Ce sont les membres de son ancien parti qui nous l’ont dit : « La Fouine ».

Pour finir, lorsque la ligue des droits de l’homme a diffusé un communiqué pour demander le respect des décisions de justice, « La Fouine » a fait partie des liches surgies de toute part pour « bramer au clair de lune » et tenter de culpabiliser les membres du bureau de la LDH : « Comment, mais « Le squatteur » est incontournable en Calédonie, et puis surtout il fallait pas prendre position pour Dubuisson, vous savez pas, etc. etc. »

Je ne sais pas ce qui s’est passé entre « La Fouine » et « Le Bernard d’ermite » pour que le premier prenne curieusement la défense du second, mais à mon avis, y’aurait eu de petits arrangements entre amis, option murène sous patate, que ça ne m’étonnerait pas plus que ça…

Il ne faut jamais sous-estimer le capacité de nuisance d’individus tels que ces deux là. La preuve ? Le communiqué de la LDH n’a été ni publié ni même cité par les principaux media de Calédonie (Les Nouvelles, RFO, etc.). C’est pas de bonne vieille censure ça ?

Mais j’avais pris l’habitude : en 1998, lorsque l’ancien chef du service des Archives prit l’avion pour « going home », « La Fouine » remua toute la Calédonie pour la dresser contre moi : j’étais alors le seul local à détenir le diplôme qui faisait tant défaut à ceux qui désiraient accéder aux mines d’informations conservées au service des Archives, et à lui en particulier. Il contribua grandement à me faire une réputation d’Infréquentable, mais je m’en fous : je suis plutôt d’une nature solitaire.

Pour finir, « La Fouine », c’était le surnom que ce « héros » avait en interne, dans son parti.. En externe, il était plus célèbre sous l’appellation de « Timoléon », vous savez, « l'homme au redoutable coup de rein » : ça vous dit quelque chose, maintenant ? Je vous en raconterai d’autres à son sujet, notamment comment ce César de l’enseignement s’est fait poignarder par le Brutus de La Foa , après l’avoir, selon ses propres dires, pistonner pour le faire passer de Bac – 3 à Bac + 4 (ah, le génie du système universitaire français !) à l’EHESS (École des Hautes Études en Sciences Sociales) : ça de base !

Parce qu'à chaque fois, ces histoires d'intérêt personnel ont un lien avec notre activité professionnelle et bien entendu notre cahier de revendications...

Nicolas Dubuisson
Responsable CSTNC Administration générale

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