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mercredi 16 septembre 2009

Un instant magique, sur le lieu de travail: ça peut arriver!

Voici le commentaire laissé sur Caledosphere, le 25 juillet 2009, dans un billet intitulé "A propos des signes identitaires".

Il y a des jours comme ça, où on reçoit un cadeau du ciel: ça a été mon cas ce jour là, sur le lieu de travail, ce qui plus est!

"#296 Nicolas
juillet 25th, 2009 at 9:50
Pour ceux qui aiment « Nengone », voici le son.
A ce sujet, je vais vous raconter une petite histoire. Je vous prie d’avance de bien vouloir en excuser la longueur.
Un soir, en 2006, j’ai entendu chez un ami kanak un chant celte qui m’a interpellé : la mélodie me rappelait celle de « Nengone ». La suite est intéressante. Voici le message que j’ai expédié à Tahiti le 23 août 2007 :

« Sent: Thursday, August 23, 2007 12:11 PM
Subject: Recherche sur l’origine d’un chant kanak

Iaorana,
Je mène actuellement une petite recherche sur l’origine d’un chant kanak de Maré (intitulé « Nengone », nom de l’île de Maré en langue kanak de l’endroit). Je me suis dit que vous pourriez m’orienter.
J’ai reconnu l’air de ce chant en écoutant l’an dernier un CD de chansons traditionnelles celtes.
En en discutant mercredi dernier avec un historien calédonien, j’ai appris que durant la seconde guerre mondiale, alors qu’ il était responsable d’une section et qu’il avait sous son autorité des soldats originaires de Maré, ces derniers chantaient tous les soirs la chanson « Nengone » qu’il l’appréciait beaucoup. L’un de ces soldats a raconté que durant la première guerre mondiale, des engagés volontaires polynésiens venus en Calédonie (en attendant leur départ pour la France), ont passé 15 jours à Maré. Le dernier jour, ces engagés polynésiens auraient chanté une chanson en tahitien sur cet air. C’est donc durant la seconde guerre mondiale que des paroles en « Nengone » ont été composées sur le même air.
De plus, le même jour, j’ai également discuté avec un pasteur originaire de Tiga, île proche de Maré, locuteur de « Nengone ». Je lui ai fait écouter la chanson celte pour lui demander ce qu’il en pensait, sans rien lui dire: il a immédiatement reconnu le chant « Nengone » puis me l’a chanté … en tahitien: il l’avait appris dans cette langue tout petit …
Pourriez-vous SVP me dire me donner le titre tahitien de cette chanson et éventuellement me communiquer les paroles?
En voici les paroles telles que le pasteur s’en souvient (il est né en 1941) et telles qu’il les a retranscrites (désolé donc pour les fautes!):

« Haere ma tu ta too haere ma here
Maite oteru pa tiare
Pe teru peru pe he te ne hene he
Ma i te too teure ra i e

Iaorana tu te fenua
Ua fara ite neï mane i matu
Ite tu raï too ta
Iaorana ore Tahiti e … »

Je joins à ce message les paroles de la chanson celte ( »Maggie »).

Je suis évidemment preneur de toute information relative à cette chanson en Polynésie (paroles en tahitien et traduction si possible, références d’interprètes, etc.)
Je vous remercie par avance. »

J’ai eu quelques soucis entre-temps et n’ai pu mener à bien cette recherche. Mon but est de finir par identifier le chant polynésien offert durant la première guerre mondiale (voire d’autres versions), puis de retourner LA mélodie au pays des Celtes, d’où elle vient, dans le respect du droit de chaque pays qui l’aura marquée de ses mots, avec de nouvelles paroles toutefois : une partie de l’histoire de cette magnifique mélodie sur laquelle je travaille actuellement. J’ai de la chance : mon beau-frère est musicien, et Tahitien !
Cette histoire n’est pas unique : nombreux sont les chants introduits par les pasteurs et pères, et sans doute par d’autres, qui ont été repris par les gens de l’endroit, partout dans le monde.
J’ai découvert « Playing for change » sur Caledosphere il y a peu : mon rêve serait d’entendre chanter la saga « Nengone » (de « Maggie à « Nengone ») par ces artistes, avec un arrangement de « Playing for change » bien sûr ! Et pourquoi pas un hymne sur cet air après tout ?
Pour ma part, je dédierai le fruit de cette recherche à Luc Chevalier, (celui qui m’a raconté une partie de l’histoire de Nengone : c’était un bon Vieux) et aussi bien entendu au pasteur de Tiga, qui avait eu la gentillesse de me permettre de l’enregistrer en train de chanter « Nengone » en tahitien.
Il y a des jours, comme ça, où il se passe des choses incroyables : ça a été le cas pour moi ce mercredi après-midi, avec ces deux Vieux qui occupaient chacun une salle de lecture.
Pour en revenir aux signes identitaires, la musique en est un : ne voilà-t-il pas effectivement un bon exemple de concept fédérateur par excellence ?

Nicolas Dubuisson
Responsable CSTNC Administration générale

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